CENTRE NATIONAL DE L'ORIENTATION
SCOLAIRE ET PROFESSIONNELLE (CNOSP)

Motivation : une clé pour réussir ses études

Sans motivation, l’élève s’engage dans les études comme un forçat chargé d’un lourd fardeau. Alors que celui qui est motivé va augmenter plaisir et réussite. Oui, mais… comment trouver cette fameuse motivation ?

« A 21 ans, j’ai un bac S en poche, mais cela fait 3 ans que je vaque de fac en fac, je ne sais quoi faire de ma vie, j’ai l’impression de régresser… », confie un étudiant dans nos forums. « Moi je n’arrive pas à me mettre au travail et à gérer le passage loisirs-études », raconte un autre…

Dur de trouver sa motivation. Pourtant, tous les spécialistes de l’apprentissage vous le diront : l'élève ou l’étudiant motivé a déjà pris un ticket gagnant pour la course dans laquelle il s’engage. Il arrive en effet à ses cours tous les sens en éveil pour capter les points importants. Son attention, son écoute sont bien meilleures que chez celui qui est là « en touriste ». Comme il veut réussir ses examens, il recherche les meilleures stratégies d’apprentissage, allant même jusqu’à s’intéresser à certains sujets d’études en dehors du programme ! Ses premiers résultats sont encourageants : il gagne en confiance en lui-même et voyant son niveau progresser, il découvre même, par moment, le plaisir d’apprendre…

Bâtir un projet qui donne sens aux études

La motivation n’est pourtant pas un don qui vous tombe dessus chaque année le 1er octobre. Ce n’est pas non plus seulement une affaire de « goût » pour une matière : il ne suffit pas de trouver l’Histoire intéressante pour être motivé à l’étudier. Comme l’a montré Roland Viau, un spécialiste canadien de l’éducation qui a étudié les ressorts de la motivation scolaire, tout étudiant a besoin de savoir dans quel but il travaille et surtout, pourquoi, vers quoi il se dirige.

La première chose, quel que soit votre niveau d’études, est donc de tenter de cerner ou de préciser vos projets d’avenir. Comment vous voyez-vous dans trois, cinq, dix ans ? Les plus chanceux ont déjà en vue une profession précise : médecin, mécanicien, comptable… C’est un cap qui indique les choix d’orientation à faire, et auquel on peut se raccrocher lorsque le moral flanche. « Ecrivez sur une feuille «Je veux être médecin» et regardez-la quand vous vous sentez découragé », conseille un prof de médecine dans un guide de méthodologie destiné aux étudiants en première année de médecine.

Fixez-vous des objectifs intermédiaires

Le plus souvent toutefois, la plupart des étudiants bâtissent leur projet par étape, sans connaître des années à l’avance leur future profession (qui pourra d’ailleurs évoluer). Pour se motiver, il faut donc se fixer des objectifs intermédiaires comme Fallou qui a commencé par découvrir sa passion pour le bâtiment en faisant un stage. Sans savoir encore quel métier choisir, il a décidé de faire un bac S1 : « Cela m’a motivé pour travailler les maths et la physique en seconde et pour préparer un bac S. Je savais que j’aurai ensuite le choix entre plusieurs filières de techniciens ou d’ingénieurs dans le BTP ».

L’objectif de court terme peut aussi sortir de la sphère purement professionnelle : un voyage à organiser, un goût pour les arts, un sport, une langue, un engagement social… Tous ces centres d’intérêt peuvent aider à choisir une option, à donner une coloration à ses études en fonction du projet. Ainsi, vous ne subissez plus, vous choisissez, en partie au moins, des études qui vous rejoignent et vous aident à poursuivre des objectifs précis. « Et ça, ça change tout », raconte Omar qui a décidé de faire une terminale dans une école bilingue après avoir passé un an aux Etats-Unis l’année précédente. « Moi qui m’étais toujours traîné dans les études, j’ai cravaché pour avoir mon bac avec mention car je voulais repartir faire mes études au Canada ».

Le plus dur, c’est de commencer

Si vous attendez d’être motivé pour vous lancer, vous risquez fort de rester à la case départ… Car la motivation vient après l’action, c’est un autre résultat des recherches de Roland Viau. Admettons par exemple que vous vous inscriviez à des cours de natation l’hiver. Au moment de partir, l’idée d’aller vous plonger dans l’eau froide vous rebute fortement. Alors qu’après deux heures d’entraînement, vous vous sentez finalement en pleine forme et motivé pour la prochaine séance.

La comparaison vaut en matière d’études. Pour mettre en route le moteur de sa motivation, l’étudiant doit tout simplement… commencer à étudier. Car plus il se rapproche du but, plus sa motivation va augmenter. C’est pourquoi les débuts d’année, de trimestre, de journée, ou bien le moment où vous devez vous mettre au travail personnel après les cours le soir sont si stratégiques. C’est là qu’il faut actionner le levier de votre volonté pour vous arracher au sommeil ou aux milles tentations de loisirs qui vous assaillent…

Persévérer pour vaincre les premiers obstacles

Même l’étudiant le plus motivé ne peut maintenir toute une année (ou une journée) le même niveau d’implication. La fatigue, la lassitude, l’ennui, la difficulté de l’apprentissage, les déceptions, le doute peuvent l’envahir tour à tour. Il ne faut pas croire en effet que parce que l’on a choisi des études qui plaisent, la route sera toujours plaisante : le travail intellectuel lui-même implique des efforts parfois pénibles. Et toute discipline comporte des parties plus rébarbatives, tout métier a ses corvées, ses passages obligés. Le musicien doit commencer par faire des heures de gamme, et le sportif de haut niveau connaît la souffrance à l’entraînement.

N’abandonnez donc pas vos efforts (ou vos études !) dès le premier obstacle. Aida, en école de commerce, a manqué d’arrêter ses études en découvrant lors d’un stage la dure réalité des financiers, obligés de passer leur journée dans les chiffres. Elle a heureusement persévéré et occupe à ce jour un poste de cadre qui l’épanouit à la direction financière d’un grand groupe.

Pour persévérer, apprenez cependant à découper vos efforts. Etudiez régulièrement, plutôt qu’en gardant tout pour la veille de l’examen. Mieux vaut également des séances de travail courtes mais fréquentes que de longues heures durant lesquelles vous êtes peu concentré. Vous passez ainsi les obstacles les uns après les autres, et vous prenez confiance en vous. C’est comme pour une randonnée en montagne : si vous regardez la distance qui vous sépare du sommet au départ, vous vous sentez vaincus d’avance. Alors qu’en commençant à marcher régulièrement et par étapes, vous vous rapprochez lentement mais sûrement du but, et vous êtes presque étonnés d’y parvenir

Bien interpréter ses résultats : ne pas se décourager

C’est souvent à l’automne, en même temps que les feuilles mortes, que tombent les premières mauvaises notes. Attention : ne vous laissez pas vaincre par le découragement mais sachez réagir pour sauver votre motivation.
C’est le moment d’analyser vos erreurs et d’ajuster vos méthodes de travail. Les lycées comme les facs aident de plus en plus les étudiants à améliorer leur méthodologie : prise de notes, gestion du temps, mémorisation, travail personnel ou en groupe, tutorat… Sachez utiliser tous les outils qui vous sont proposés sans oublier l’offre Internet. « Nous avons beau avoir à notre disposition une palette toujours plus foisonnante d’outils, supports, et ressources, explique les dirigeants d’une entreprise, qui dispense des cours d’anglais par e-mails, la motivation reste centrale ».

Face aux « mauvais » résultats, sachez aussi faire la part des choses. Tout n’a pas été raté. Regardez vos acquis, félicitez-vous pour les obstacles que vous avez réussi à vaincre. Situez précisément vos lacunes et refixez-vous de nouveaux objectifs réalistes et faciles à atteindre : bien apprendre le prochain cours, rester concentré durant 20 minutes, revoir un chapitre difficile. Quand vous l’avez atteint, félicitez-vous. Votre motivation va ainsi peu à peu refaire surface. Vous n’êtes pas nul(le), vous ne demandez qu’à croire en vous. « Yes, you can ! ».

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